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DU LIVRE QUINZIÈME.

M. Dacier, dans sa traduction de la poétique d’Aristote, a comparé ce passage de l’Écriture à celui de l’Iliade où Jupiter envoie un songe à Agamemnon pour le tromper. Ce religieux Aristarque prétend que, dans l’un et l’autre cas, la tromperie ne vient ni de Jupiter ni du Dieu des Juifs, mais seulement du songe et de l’esprit trompeur que la divinité a mis en mouvement, et il demeure persuadé qu’Homère a reconnu comme lui cette vérité, que Dieu se sert de la malice des créatures pour accomplir ses jugemens.

Poétique d’Aristote, au ch. 25, p. 360.

Cette interprétation dénuée de malice a été sans doute aussi conçue par le troubadour chantre de l’interdit.

(8) Foulques, dit le chapelain Guillaume de Puylaurent, n’était pas venu apporter aux Toulousains une mauvaise paix, mais un bon glaive. Non pacem malam, sed gladium bonum. Ce glaive fut, selon la pensée de cet écrivain, la confrérie des blancs, a qui il conféra le signe de la croix, et à qui il fit jurer d’êtres fidèles à l’Église. Les bayles de cette confrérie s’érigèrent en tribunal contre les usuriers, et attaquaient à main armée ceux qu’on qualifiait de ce nom. Ces vexations firent prendre les armes aux partisans du comte de Toulouse, qui étaient plus nombreux dans le