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DES TRENCAVELS.

prendre la prise du château de la Bessède, et l’on attendait l’arrivée de plusieurs victimes dévouées aux flammes.

Un évènement imprévu vint préparer ces malheureux villageois aux scènes d’horreur qui se méditaient. Au moment où les inquisiteurs commençaient leur repas, un bourgeois entre effaré, se jette à leurs pieds, dit qu’il a vu sortir de sa maison un cathare déguisé. « Quel motif a pu l’y amener ? » dit l’un des prêtres.

« Hélas ! , » répond le bourgeois, « ma mère est mourante, et je crains que le ministre albigeois n’ait cherché à l’exhorter dans ses derniers momens. »

« Allez, » dit Faugères, « tout sera éclairci. Les inquisiteurs quittent aussitôt la table, prennent des habits laïques et s’introduisent sans bruit chez la femme malade. Ils lui adressent leurs exhortations en termes vagues, et parviennent, sans beaucoup de peine, à lui faire avouer qu’elle est de la communion albigeoise. Ils se déclarent alors, et la menacent, si elle n’abjure son hérésie, de la livrer aux