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LE DERNIER

avec eux vers Pamiers, espérant y trouver le comte de Foix. Roger était déja à Boulbonne ; il achevait d’y réunir ses troupes ; et s’était établi dans l’abbaye, séjour de délices, situé au confluent du Lers et de l’Ariège.

Ses coureurs rencontrèrent à Hauterive les trois missionnaires et leur fournirent une escorte jusqu’à Boulbonne. Avant leur arrivée, le bruit s’était répandu qu’un évêque, un moine, un templier, sont députés vers le comte. On s’empresse sur leur passage. Les cathares les contemplent d’un œil farouche, et ne peuvent retenir leurs murmures. Foulques s’entend traiter par quelques-uns d’entre eux d’évêque des démons. « Sans doute, » dit-il avec audace, « il est trop vrai que les Toulousains sont des démons, et que je suis leur évêque(9). »

Enfin, ils arrivent auprès du prince. « Que voulez-vous, « leur dit Roger, » et que nous apportez-vous ? Êtes-vous enfin las d’excommunier et de proscrire ? »