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DES TRENCAVELS.

mirent à la suite de cette lamentable procession, voulant abandonner une ville que Dieu achevait d’abandonner.

Le cortège arriva en peu de temps aux avant-postes de l’armée des croisés. Un chevalier français, nommé Raoul-sans-pitié, y commandait un corps d’aventuriers de diverses nations. Ces étrangers s’étaient rendus non moins célèbres par leurs pillages que par leurs exploits.

En voyant venir de loin cette foule de clercs, d’hommes et de femmes, les soldats de Raoul se sentirent tout d’un coup animés par l’espérance d’y trouver quelque occasion de butin ; mais aussitôt qu’ils eurent reconnu le caractère sacré de ceux qui marchaient les premiers, et qu’ils se trouvèrent en présence du prévôt de St.-Étienne, portant dans ses mains le Dieu fait homme et fait pain, ces hommes s’agenouillèrent et se prosternèrent frappant la terre de leurs fronts.

Puis se relevant et n’ayant plus devant eux que la longue file de Toulousains et