Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
DES TRENCAVELS.

eux étaient soupçonnés d’une grande indifférence en fait de religion, mais leur zèle patriotique ne s’en ressentait point.

Ceux qui avaient prostitué leur Muse à la tyrannie, tels que le vil Perdigon(5), étaient depuis long-temps absens de la ville.

Les compagnons du gai-savoir se trouvaient exclus par les assiégeans de la belle retraite du Puy-Aimeri que leur avait ouverte le chevalier de ce nom, aussi fidèle au culte des Muses qu’à son prince.

C’était là qu’avaient coutume de se réunir sous l’ombrage des ormeaux, ces favoris des Muses, pour chanter, en dépit des folies humaines, les consolations de la philosophie et les ivresses de la volupté.

Ce qu’ils appelaient gaie science consistait dans les lois d’amour. Pour eux c’était beaucoup savoir que d’aimer dignement et heureusement(6).

Ils tenaient maintenant leurs séances dans le jardin intérieur de David de Roaix, l’un des capitouls et leur confrère ; les chants d’amour ne s’y faisaient plus enten-