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LE DERNIER

assiégés se sentaient rassurés par le souvenir de la glorieuse résistance qu’avait éprouvé de leur part le prince Louis, fils et maintenant successeur du roi des Français.

Le comte de Toulouse usé par les voluptés autant que par les chagrins, et devenu vieux avant le temps, n’avait plus quitté sa bonne ville depuis la mort de Simon. Il était cher à son peuple à cause de ses malheurs, et surtout parce qu’il était impossible à ce peuple d’entrevoir un avenir supportable, hors de la domination de ce prince et de sa race.

Fort du dévouement de ses sujets, Raymond eut pu braver ce nouvel essaim d’ennemis que Rome lui suscitait ; mais l’approche du nouvel orage l’avait jeté dans un découragement que l’altération de ses organes pouvait seule expliquer. Dans sa frayeur, il avait fait partir pour l’Aragon son épouse Éléonore, soit pour la dérober aux dangers d’une ville assiégée, soit pour obtenir par son intercession quelques secours du roi d’Aragon, Il comptait avec