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LE DERNIER

qu’il en tirait accompagnaient un chant qu’il adressa à Cécile.

« J’ai rêvé, » disait-il, « que ma Cécile était devenue princesse, et qu’elle habitait un palais ; elle ne pouvait plus faire un pas sans être obsédée de courtisans, dont plusieurs s’agenouillaient devant elle ; des conseillers assidus lui enseignaient les lois et les cérémonies de la grandeur, ils réglaient l’emploi de toutes ses heures.

« Cécile demeurait dans sa surprise, immobile et silencieuse ; elle ne reprit la parole que pour demander Adon, elle voulait qu’Adon reçut pour elle tous ces hommages ; elle ne voulait point de conseils sans entendre ceux d’Adon. Adon voyant cela, se croyait bien plus qu’un de ces princes faits par le hasard. Ô ma Cécile combien il est déchu ce pauvre Adon, lorsqu’à son réveil il s’est trouvé être l’un de ces princes.

« Ton Adon, ma Cécile, est maintenant un haut baron, un vicomte, et l’héritier des Trencavels ; héritier, il est vrai, sans