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DES TRENCAVELS.

a donné ses premiers momens à la douleur. La suite de sa vie s’est partagée entre les exercices de dévotion et la culture des lettres. Réduite à la société des chapelains et des troubadours, peut-être a-t-elle fini par goûter cette indifférence, plus heureuse qu’honorable, qui caractérise les habitans de cette contrée, amollis par les délices de leur séjour, et qui sont demeurés, autant qu’il a été en leur pouvoir, étrangers aux querelles des princes, comme aux tentatives des sectaires. »

Trencavel ne pouvait comprendre ce phénomène d’une femme épouse et mère, qui avait trouvé les moyens de se complaire dans une existence isolée de tous les objets de ses affections.

« La vie de ma mère, » disait-il à Raimbaud, « ne peut être qu’un songe. Hâtons-nous, en lui rendant un fils, de la retirer de cet insipide sommeil. »

« Il faut avant tout, » dit Raimbaud, « nous ouvrir un chemin pour arriver auprès d’elle : et Agnès, en retrouvant son