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LE DERNIER

vivre, il avait trouvé le moyen de confier à des mains sûres un écrit adressé au roi d’Aragon. » — « Vous êtes mon suzerain, » lui disait-il, « vous aurez un ami fidèle à venger et un grand crime à punir, Montfort, qui tient mes domaines, va m’arracher la vie ; je ne reçois dans la tour où il m’a enfermé, que des alimens empoisonnés ; il faut que je meure de la faim ou du poison, Veillez sur vous-même et vengez-moi(1). »

Trencavel interrompit Raimbaud… Les larmes avaient peine à s’échapper de ses yeux enflammés ; ses cheveux se hérissaient et on entendait le claquement de ses dents.

« Que devint ma mère ? » dit-il à Raimbaud.

« Votre mère, » dit Raimbaud, « n’inspirait ni crainte, ni envie. Montfort s’est paré envers elle d’une fausse pitié ; il l’a laissée en paix dans l’asile qu’elle avait choisi auprès des bords de l’Hérault. Une demeure embellie par l’art, environnée de jardins et de vergers, a servi de retraite à Agnès. Elle