Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/158

Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
LE DERNIER

mis en possession, puisqu’il se complet dans cette gêne de la puissance et de la grandeur. Moi je ne veux d’autre prix des combats que ma Cécile et une chaumière des Pyrénées.

« Le comte de Foix, » reprit Raimbaud, « est trop généreux pour accepter ce marché, et vous ne devez craindre de sa part aucun acte de violence ; mais seulement ses remontrances et ses prières. La raison d’état, les règles de l’étiquette, les dédains des seigneurs, les murmures des peuples sont des considérations puissantes et qui déterminent généralement la conduite des princes. Mais il s’en trouve aussi quelques-uns qui les bravent à leurs risques et périls. Ce parti est plus convenable que l’abandon de vos droits. Tant de dévouement et de résignation vous rendent plus digne qu’aucun autre de posséder ces domaines, dont vous faites si peu de cas. Songez que vous ayez un père à venger, et qu’il vous reste encore une mère qui, si j’en crois mes pressentimens, ne dédaignera pas d’être la mère de Cécile.