Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
DES TRENCAVELS.

ses reins ; des sandales informes couvraient à peine ses pieds. Sa longue chevelure était éparse sur ses épaules ; une barbe noire cachait son menton et ses joues. Des sourcils épais ombrageaient ses yeux farouches et hagards. Fils de ce Ponce-Jourdain, qui avait soutenu pendant vingt ans plusieurs colloques avec les envoyés du pape, la carrière des armes avait occupé sa jeunesse sans le distraire des passions de la controverse. Il joignait a la férocité que donnent les habitudes du carnage, tout l’emportement qu’inspirent les ardeurs de la controverse.

Dès qu’il vit s’approcher les vieillards de Bompas : « Qui êtes-vous ? » s’écria-t-il ; « sommes-nous amis ou ennemis ? N’êtes-vous pas du nombre des enfans de cette mère de fornication, de cette prostituée romaine, qui s’enivre du sang des saints et des martyrs de Jésus-Christ. »

« Nous sommes, » dit Hilaire,« au nombre de vos frères. La lumière évangélique a pénétré jusqu’à nous ; nous avons