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DES TRENCAVELS.

s’il n’a été heureux qu’en rêvant ; si son réveil pendant la nuit n’a pas été une seconde illusion. Il remarque, cependant, que sa première couche est déserte, et, se voyant auprès de Cécile, la crainte de troubler son repos, suspend son haleine. Il se lève silencieusement, et se plaçant à l’entrée de la caverne, le coude appuyé sur un rocher, tantôt il contemple la vallée herbeuse qui est sous ses pieds, les noires forêts d’où s’exhalent les vapeurs du matin, et les montagnes couronnées de neige qui bordent l’horizon ; tantôt, et plus souvent, il dévore des yeux les traits de son amante encore livrée au sommeil.

Bientôt cet aspect rallume en lui un feu nouveau ; craignant de céder aux transports qui le possèdent, il s’écarte de la caverne et erre à l’entour, absorbé dans ses souvenirs et ses pensées. « Qu’ai-je besoin, maintenant, » disait-il, « de chercher, les combats et les divers emplois de la vie humaine ? Tout m’est connu, ma destinée est accomplie, vivre avec Cécile est