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DES TRENCAVELS.

ne puissions pas y suffire, et que l’excès du plaisir soit si voisin de la mort ? » — « Je ne sais, » répondit Cécile, « mais je crains que cet asile ne devienne notre tombeau. Les délices que j’éprouve dégénèrent en tourmens. Peut-être sommes-nous sous le poids de quelque grande faute. Notre union n’est point consacrée par nos parens et par l’Église. Si elle était pleinement légitime, nous goûterions sans doute des plaisirs plus parfaits, et non une volupté voisine de l’agonie. »

« Tu m’éclaires, » dit Adon ; « les supplices que j’éprouve ne se peuvent définir, et il me semble être en proie aux démons, en présence du paradis. Renouvelons nos prières, demandons à Dieu qui veille sur nous, qu’il envoie le sommeil à nos membres fatigués, qu’il nous accorde ensuite de revoir nos parens et d’obtenir d’eux cette union tant désirée. »

La nuit avait déjà couvert les montagnes de ses voiles, et l’orage s’était calmé. Après une courte et ardente prière, Adon