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LE DERNIER

« ne pas faire volontairement et par inclination ce que la nécessité exige maintenant de nous ? » — « Si ma mère y consent, » répliqua Cécile, « et si je puis te donner ce nom d’époux que mon cœur t’a voué, je ne veux plus me séparer de toi, et, pour te suivre dans les camps, j’emprunterai les habits de ton sexe. » — Pendant cet entretien, Adon pressait les mains de Cécile, il les couvrait de baisers ; il la serrait dans ses bras et les ouvrait subitement comme s’il eût senti la flamme pénétrer ses vêtemens.

Plusieurs fois il osa approcher son visage de celui de Cécile. Il vit ses yeux humides distiller quelques larmes qu’il recueillit sur ses joues, et dont il suça la liqueur salée. Il respira sa douce haleine, et, au moment où ses lèvres brûlantes touchèrent les lèvres de Cécile, ils défaillirent l’un et l’autre, sans voix et sans mouvement. Lorsqu’ils furent revenus de leur extase : « Quel est donc ce charme de l’amour, » dit Adon, « pour que nous