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LE DERNIER

rins. La prairie fut un moment couverte de jeunes gens, qui, retenus par leurs bourdons, se laissaient glisser sur la pelouse inclinée. — D’autres soutenaient de leurs mains les jeunes filles sur ces pentes rapides.

Adon accompagnait Cécile, sans se hâter, sans la retarder. Il ne voyait qu’elle, songeait douloureusement à la nécessité de la quitter bientôt, et eût voulu prolonger les heures dont il jouissait.

Cependant les nuages qui s’étaient amoncelés sur les crêtes neigées des pics Peiric et de Moncal, commencent à se détacher ; poussés par un vent impétueux, ils passent sur la tête des pèlerins et viennent couronner les sommets de Tabe. De nouveaux nuages naissent de tous côtés au fond des ravins et finissent par les combler.

Le bruit de la foudre se fait entendre et va toujours s’approchant. La nuée noire et épaisse qui remplit la vallée est sillonnée du feu des éclairs. Les sommets neigés se montrent resplendissans de la