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DES TRENCAVELS.

lerins et prendre avec eux un repas frugal. L’heure du service divin étant arrivée, l’édifice ne put contenir la foule qui était accourue. Elle s’agenouilla sur le gazon et sur les rochers voisins. Les chants commencés dans le sanctuaire, se prolongeant au dehors, étaient renvoyés par les échos, et la montagne entière semblait n’être plus qu’un vaste temple consacré à la mère de Dieu. Après le saint sacrifice et la bénédiction des chapelets, la troupe se dispersa sans ordre et sans ensemble ; seulement avant l’entrée de la forêt, les pèlerins s’arrêtaient sur un grand rocher voisin du sentier. C’était le point d’où l’on commençait à entrevoir la chapelle en montant ; c’était celui où on la perdait de vue en descendant. Les pèlerins s’agenouillaient, récitaient la salutation angélique, et disaient adieu à l’habitation miraculeuse de la vierge d’Appi.

L’apparition de quelques nuages que les rayons d’un soleil ardent élevaient du sein des vallées, hâta le départ des pèle-