Page:Le dernier des Trencavels 2 Reboul Henri.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
LE DERNIER

L’œil inquiet d’Adon ne cherchait que Cécile ; il crut la voir avant qu’elle parût, et craignit de s’être trompé quand il l’eut aperçue.

Enfin, il la vit passer avec ses campagnes, et la suivit en se mêlant au cortège. Il dévorait des yeux chacun de ses pas et de ses mouvemens. Les regards d’Adon étaient fixés sur les plis de la robe de Cécile, qui lui découvraient des pieds façonnés par les Grâces et colorés par l’incarnat de la rose. — La cloche bruyante remplissait l’air de ses sons aigus. Les pèlerins arrivent de tous côtés, la foule se presse autour du temple et de l’hospice, puis elle se répand dans la prairie voisine. Des linges blancs sont étendus sur le gazon ; et le pain, la chair rôtie, les oignons, le lait coagulé, sont déposés dans des vases de bois. La liqueur de la vigne est servie dans des citrouilles desséchées et des outres enduits de bitume. La faim, excitée par le mouvement du corps et par la rareté de l’air, donne à