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LE DERNIER.

n’étaient guère propres à rassurer les esprits.

Dès que les chevaliers furent réunis : « Sachez, » leur dit Alfar, « que votre chef et seigneur est victime d’une trahison. Le légat le retient prisonnier et va vous faire entendre ses propositions hautaines. Je suis innocent devant Dieu, mais coupable envers vous ; pour sauver mon âme et mon honneur, je vous apporte ma tête ; faites-moi mourir ; et puisse mon sang retomber sur l’ennemi de Dieu, qui s’est servi de moi pour vous tromper ! »

La fureur des chevaliers, en entendant ce discours, ne saurait se peindre ; aux cris d’indignation se mêlaient les larmes du désespoir, et dans quelques-uns celles de la pitié. Plusieurs voulaient se saisir du navarrois, et le charger de chaînes. Il opposait à leurs reproches un visage tranquille, et demandait la mort.

Raimbaud de Montaillou parvint à se faire entendre : « S’il vous faut, » dit-il à ses compagnons, « un garant de la loyauté