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LE DERNIER.

ceux de ses sujets qui se sont abandonnés à l’hérésie. »

Le comte de Nevers, celui de St.-Paul, et la plupart des autres seigneurs laïques, opinèrent comme le duc de Bourgogne. Les prélats gardaient le silence. Le légat tenait les yeux fixés sur Foulques, évêque de Toulouse, et sur Simon de Montfort, assis auprès de lui. L’évêque dit à Simon à voix basse : « Si vous ne rompez pas le cours de cette délibération, il faudra donc que des paroles de guerre sortent de la bouche des ministres de l’Église ; avez-vous déjà oublié que la cause de Trencavel est jugée à Rome, et que ses États vous sont adjugés dans la pensée du St.-Père ? »

Le comte de Montfort se leva aussitôt : « Les maladies invétérées, » dit-il, « demandent des remèdes héroïques. Loin de nous les palliatifs et les ménagemens. Ceci n’est point une guerre ordinaire ; il ne suffit pas de vaincre l’hérésie, il faut l’extirper. Il faut la faire disparaître de ce monde, et qu’elle rentre dans l’enfer dont elle est