Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
LE DERNIER.

Raymond joignit ses instructions à celles du prélat, et, le cœur palpitant d’espérance, accompagna son gendre jusqu’aux postes avancés du dernier faubourg. Alfar demanda à être conduit devant le vicomte de Carcassonne ; les portes s’ouvrirent, et Trencavel vint lui-même recevoir le parlementaire.

Dès que celui-ci eut exposé les motifs de son voyage : « Je connais, » lui dit le prince, « toute la candeur de ton âme ; mais dois-je partager ta confiance et celle de mon oncle ? Cet abbé de Citeaux n’est pas, il est vrai, le légat qui a refusé de m’accorder, il y a quelques semaines, les conditions qu’on m’offre aujourd’hui. Ce refus sortit de la bouche de son confrère Milon, Mais qu’importe ? faut-il ajouter plus de foi à l’exterminateur de Béziers ? Et ce moine, dont la tunique est rougie de tant de sang, vaut-il mieux que le notaire romain, qui a soustrait frauduleusement les domaines de mon oncle, en Provence ? »

« Votre oncle, » répond Alfar, « en se