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LE DERNIER.

un terme à l’engagement des troupes. Il va trouver le comte de Toulouse, qui, pensif et silencieux, méditait dans sa tente, espérant peu de l’avenir, et craignant plus la victoire que la défaite.

« Prince, » lui dit ce prélat, « le péril imminent où se trouve votre neveu doit troubler votre cœur sensible. L’Église ne repousse pas le sentiment de la pitié, et se souvient toujours qu’elle est mère.

« Mon devoir est d’ailleurs d’éviter que le massacre de Béziers ne se renouvelle ici, Ce n’est pas l’effusion du sang humain qui est propre à apaiser la colère divine ; il faut que les innocens soient mis à l’abri du sort réservé aux coupables, et ne trouver de coupables que parmi ceux qui persévèrent dans les voies de l’iniquité. Envoyez au vicomte un de vos chevaliers qui lui porte des paroles de paix, et lui fasse connaître nos véritables sentimens. Votre neveu s’est toujours défendu de l’accusation d’hérésie ; qu’il imite donc votre exemple, et se joigne à vous, et à nous pour assurer