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LE DERNIER.

tion. Le vieux Reginald se retira, gémissant et levant les mains au ciel.

La ville, défendue par une population nombreuse, mais indisciplinée et mal habile, ne résista pas un seul jour à l’effort des croisés ; une troupe de jeunes imprudens se fit ouvrir les portes, et osa venir insulter le camp ennemi. Quelques postes avancés les arrêtèrent, les mirent en désordre, et les poursuivirent avec une telle ardeur, que les assiégeans entrèrent dans l’enceinte des murailles avec les assiégés. Toute l’armée s’étant ébranlée, suivit le mouvement des premiers bataillons, et se trouva en moins d’une heure maîtresse de la ville. Chaque rue devint alors une scène de carnage. Les églises avaient servi de refuge à un grand nombre d’habitans qui imploraient au son des cloches la pitié des vainqueurs. On vint demander les derniers ordres au légat, ce prêtre répondit froidement qu’il fallait tout exterminer ; et que si quelques fidèles se trouvaient parmi des méchans, Dieu saurait reconnaître les siens(3)(4).