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LE DERNIER.

ne laisserai pas à d’autres le soin de lui faire subir le traitement infligé à Pierre de Castelnau. »

« Juste ciel ! » s’écria Agnès, « et vous ne craignez pas que la foudre éclate sur vous et sur nous, en punition de cette horrible menace ? Y a-t-il un plus grand crime que celui de répandre le sang des élus de Dieu et des mandataires du St.-Siège ? »

« Agnès, » reprit le comte, « nos cathares ont raison, le St.-Siège est devenu un centre d’infection, un lieu de prostitution ; et ce pape innocent a fait de la maison de J.-C. une caverne de voleurs. »

Agnès ne répondit à ce discours qu’en faisant un grand signe de croix.

« Au demeurant, » ajouta le vicomte, « je n’ai pas l’intention de te faire partager les labeurs et les dangers d’une lutte à outrance et d’une défense presque désespérée. Le sang des seigneurs de Montpellier fut jadis belliqueux ; maintenant qu’ils se sont faits femmes, leur maison est digne de servir d’asile à des femmes. L’entourage des troubadours et des chapelains te convient mieux