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LE DERNIER.

« Je vous proteste, » reprit le comte, « que dans les voies de la conversion et du salut nul ne marchera plus avant et avec plus de bonne foi que le comte de Toulouse ; et je suis prêt à recevoir la croix de vos mains au nom du souverain pontife. »

« Je n’attendais pas moins, » dit alors le légat, « d’un fils de l’église, plus égaré que coupable ; mais il faut, avant de revêtir ce signe des élus de Dieu, vous réconcilier avec votre mère, et recevoir l’absolution de vos fautes avec autant de solennité qu’il en a été mis à votre excommunication.

« Cette absolution doit être prononcée en présence de votre peuple et dans une de vos villes ; nous choisissons à cet effet celle de St.-Gilles, où nous vous ajournons au douzième jour de juillet, et où se trouveront réunis à nous les prélats de l’Occitanie. »

L’idée de cette solennité fesait éprouver à Raymond un serrement de cœur qu’il eut peine à dissimuler ; mais il affecta d’en paraître satisfait, parce qu’il y voyait une sorte de garantie contre le renouvel-