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LE DERNIER.

« Et c’est là précisément, » répondit le légat, « ce qui a déterminé le Saint-Père à chercher ailleurs les moyens d’exécution qui ne peuvent se trouver chez vous ; car il faut nécessairement que justice soit faite et que le ciel triomphe de l’enfer.

« Le ciel s’est maintenant expliqué et la voix du pasteur des peuples a fait lever plus de cent mille bras pour la défense du bercail. L’armée de Rome est en mouvement ; vous n’avez plus que le choix de marcher avec elle ou contre elle, suivant cette parole de l’Écriture : Qui n’est pas avec moi est contre moi. »

« Quoi ! » s’écria le comte, « vous pourriez exiger que je fasse la guerre à mes hommes, que je traite en révoltés ceux qui me sont dévoués, et que je concoure à les priver de leurs biens et de la vie ? »

« En prenant la croix avec nous, » reprit le légat d’un ton radouci, « votre épée, comme celle du saint archange, ne se teindra jamais que du sang des suppôts de l’enfer ; mais si vos peuples égarés peuvent mériter encore de votre part un reste de