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LE DERNIER.

d’Alfar, « à supposer tant de perfidie dans une assemblée de prêtres chrétiens. Si la manifestation de votre innocence peut sauver le pays, cet avantage sera bien préférable à celui d’une victoire achetée par le sang. On n’est pas bien résolu à vous poursuivre, puisqu’on consent à vous entendre ; et quant au projet de vous retenir contre la foi promise, serait-il possible que tant de seigneurs et barons illustres consentissent à cette violation de la loi de Dieu et de celles de la chevalerie ? J’ose encore espérer que justifiés à Valence, nous pourrons rentrer dans nos murs, porteurs de paroles de paix et d’accommodement. Si cet espoir est déçu, nous aurons été du moins les premiers à faire face à l’ennemi ; et parmi les victimes d’une guerre injuste, nous aurons pris rang même avant le magnanime vicomte de Béziers. »

Raymond se sentit soulagé en voyant poindre cette lueur d’espérance, et ne tarda point à se complaire dans les conseils de son gendre ; il fit dès le lendemain connaître sa résolution d’acquiescer