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DES TRENCAVELS.

reaux dont les ossemens engraisseront la terre qu’ils auront convoitée. »

Aussitôt que le comte de Foix eut cessé de parler, un murmure approbateur se fit entendre dans l’assemblée. « Honneur et gloire » s’écria le vicomte de Béziers, « à notre maître dans l’art des combats. Je reconnais la haute sagesse du plan qu’il nous propose, bien qu’il semble retenir et comprimer l’élan d’indignation et de vengeance dont nous sommes tous animés.

« Les peuples à qui je commande, mes châteaux, mes villes, se trouvent situés en première ligne. C’est à nous qu’il appartient de supporter le premier choc de cette inondation de barbares. Je jure à Dieu, au comte, notre chef, et à vous, mes dignes compagnons, que moi et les miens nous donnerons l’exemple d’une défense opiniâtre ; nous serons vos libérateurs ou les premiers dans l’ordre des martyrs. »

Raymond fut vivement ému en entendant ces paroles d’un neveu qu’il aimait. Son cœur battit avec violence ; on crut voir en lui se rallumer cet instinct belliqueux