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LE DERNIER.

miner les hérétiques obstinés. Philippe, qui avait alors d’autres guerres à soutenir, consentit seulement à fournir quinze mille hommes.

Mais les légats, encouragés par le succès des prédications et par la disposition où ils voyaient les esprits, n’hésitèrent plus à publier une croisade contre les hérétiques du midi, requérant les princes, les barons, les chevaliers, et leurs hommes d’armes, de s’acquitter envers l’église du service féodal de quarante journées. Ils offrirent aux croisés, avec la rémission de leurs péchés, les indulgences les plus étendues.

La plupart des guerriers du nord étaient d’ailleurs séduits par cette perspective des villes opulentes du midi mises au pillage, et des riches domaines d’Occitanie ravis à des maîtres maudits, pour être distribués aux défenseurs de la foi, sous la garantie du roi suzerain et du souverain pontife.

On se rappelait l’immense butin qu’avaient fait les Normands à la fin du siècle onzième, quand ils se partagèrent l’Angleterre avec l’appui du St-Siège. Tous les