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NOTES

de commun avec l’hérésie ; elles se mettaient souvent à la solde des princes et même des papes. On lit dans un diplôme du sénat romain, en 1188 : Res eis ablatas per Masnadam romani pontificis et fori factures ; c’est-à-dire par les brigands, dit Muratori, qui cite ce diplôme Antiq. Ital. diff. 14, p. 193. On voit en 1182 Philippe-Auguste envoyer les paillards au secours du jeune Henri, fils de Henri II, roi d’Angleterre. Ce prince les prit à sa solde, et dépouilla pour les entretenir les églises du Limousin.

Hist. de Langued., t. 3, p.61.

Ces brigands sont les mêmes qui en 1184 vinrent du Limousin en Auvergne, et se répandirent dans la province Narbonnaise. Ici ils sont désignés sous le nom de routiers, ou briseurs.

Ce fut contre ces hordes vouées au pillage que se fit en 1183 la célèbre paix de la bienheureuse Marie.

Cette paix fut jurée le jour de l’Assomption dans la ville du Puy, par un grand nombre de seigneurs, parmi lesquels quelques historiens indiquent le comte de Toulouse et le roi d’Aragon. Elle fut observée quelque temps, moins par l’influence et l’intérêt des princes, que par la force d’une association ou confrérie, dont un charpentier du Puy était le principal auteur. Les associés portaient un capuchon de toile blanche en forme de scapulaire,