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DES TRENCAVELS.

perdre de vue que la cause de l’église est la cause du dieu des armées ».

Milon, avant de quitter le comte, chercha à se concilier, et, au besoin, à séduire quelques-uns des vassaux, chevaliers ou magistrats toulousains ; mais il ne trouva autour de ce prince que des hommes fidèles et indignés contre la tyrannie du clergé. Un seul lui parut abordable à raison du zèle extraordinaire qu’il professait pour la cause de l’église ; mais celui-ci était en même temps le plus probe et le plus dévoué des serviteurs de Raymond, qui lui avait donné en mariage sa fille naturelle Guillemette(15).

Hugues d’Alfar, ce gendre de Raymond, était navarrois. Ses liaisons avec l’évêque d’Osma avaient exalté en lui la pieuse sympathie qu’il éprouvait dès l’enfance pour les ministres du St.-Siège.

Avant d’avoir obtenu la main de Guillemette, en récompense des services rendus au comte Raymond, Hugues avait voué son épée à la défense de la foi. Tout hérétique était pour lui juif ou sarrasin ; et dans son