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NOTES

même écrivain, l’évêque de Lodève interrogea les bons hommes et les déclara hérétiques. Ceux-ci se tournant vers le peuple : « Écoutez, » dirent-ils, « gens de bien, notre profession de foi. » Ils parlèrent ensuite sur les articles contestés comme les catholiques ; mais l’évêque leur ayant proposé de confirmer leur croyance par un serment, ils refusèrent de jurer en s’étayant sur les textes de l’évangile. L’évêque les condamna de nouveau à cause de cette interprétation.

Id. ibid. p. 3.

Ce récit prouve manifestement qu’on n’avait dans l’origine aucune hérésie dogmatique à reprocher aux dissidens ; car on ne peut donner ce nom à leur doctrine sur le serment.

Pendant les premiers siècles de l’Église chrétienne, d’innombrables hérésies naquirent des passions de la controverse et de la rivalité des ministres du culte. Quand le St.-Siège eut atteint cette autorité souveraine qui rendit le clergé si puissant, les querelles de dogme ne servirent plus que de prétexte et furent presque accidentelles ; la question politique ou hiérarchique devint fondamentale ; le véritable motif des hérésies nouvelles fut d’attaquer le principe de la discipline romaine, et les abus d’un pouvoir toujours insatiable, quoique déjà excessif. Avant le milieu du douzième siècle (vers 1136), Pierre de Bruys,