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LE DERNIER

à Foulques sa haine invétérée contre le comte de Toulouse, dont il avait converti la capitale en un amas de décombres, arrosés du sang de dix mille de ses habitans.

Arnaud lui-même, l’ancien persécuteur de Raymond, mais devenu, depuis son élévation au siège de Narbonne, le rival de Montfort, parla en faveur des princes dépossédés. Au contraire, son ancien collègue Thédise, devenu évêque d’Agde, et à qui personne n’en disputait la seigneurie, défendit avec chaleur la cause de l’usurpation. Le plus grand nombre des prélats se joignit à Thédise, quoique le pape témoignât quelque intérêt en faveur du jeune et innocent héritier des comtes de Toulouse.

« Très saint Père, » lui dit alors l’évêque d’Osma, « les murmures des prélats apologistes de la spoliation ne prévaudront pas long-temps contre la force des choses. L’amour des peuples, la protection des rois de France et d’Angleterre feront tôt