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LE DERNIER

l’invasion des Germains, la proie des guerriers devenus seigneurs et maîtres du pays. Ces peuples ont fait la force de leurs maîtres ; et c’est en effet de leur possession directe que dérive la force politique. Ils désertent maintenant les seigneurs, parce qu’ils trouvent un refuge dans la royauté.

« On peut les considérer comme un héritage vacant dont les rois sont prêts à s’emparer, à moins que l’Église ne prenne soin de le soustraire à leurs mains profanes.

Or, l’Église peut tout en ce moment ; et il appartient à celui des pontifes romains qui a porté au plus haut degré la puissance de l’autel, de rallier à lui ces populations remuantes et irrésolues. »

« Foulques, » répondit le pape, « le présent appartient quelquefois aux hommes, l’avenir n’est jamais qu’à Dieu. Je sens bien qu’il n’y a de puissance solide et durable que pour ceux qui disposent immédiatement de la force des peuples ; mais dans un empire aussi vaste que la