Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.
179
DES TRENCAVELS.

« Et c’est ce triomphe, » dit Foulques, « qu’il faut entraver et empêcher à tout prix, ou c’en est fait de l’autorité de l’Église. Pensez-vous que si la domination du roi des Français vient à s’étendre des Pyrénées jusqu’au Rhin, il se laisse aussi facilement effrayer par les menaces d’interdit et d’excommunication. Le St.-Siège est maintenant obéi par tous les rois de l’Europe, et tous ont fléchi le genou devant les décrets de votre Sainteté. La conquête est donc achevée : il n’est plus question que de la maintenir ; mais si les choses prennent un autre cours, si la dépouille des feudataires et des nobles est désormais acquise par un petit nombre de princes appelés rois, ceux-ci sauront bientôt s’affranchir des liens où les retient la religion. Il suffira peut-être d’un siècle pour que les anathèmes du Vatican se trouvent impuissans, et deviennent un objet de risée(3). »

« Très saint Père, » continua Foulques, « les peuples de France ont été, depuis