Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
DES TRENCAVELS.

dans les mains royales de Philippe ou de son successeur. Le cours naturel des choses me paraît devoir suffire pour amener la réunion de ce vaste domaine à la couronne de France, si la sagesse des pontifes ne parvient à détourner ce torrent et à lui donner une autre direction.

« Il est vrai que le jeune Louis s’est montré à Toulouse en simple pèlerin sans donner lieu au plus léger soupçon de quelque vue ambitieuse. Mais peut-être n’en est-il pas de même dans l’esprit de son père, qui, ayant déjà accru son royaume de plusieurs provinces du nord, n’a pu manquer de discerner dans le déchirement de celles du midi les chances qui peuvent lui amener cette riche proie. Il n’est point de conquêtes plus faciles et plus sûres que celles qui s’offrent ainsi d’elles-mêmes. La puissance des temps dispense quelquefois les conquérans d’être habiles, de même qu’elle se joue de l’habileté des faibles lorsqu’ils ont à lutter contre la nécessité. »