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LE DERNIER

que confirmer Simon dans la possession du comté de Toulouse, c’est livrer à sa discrétion les terres du comte de Foix, et de tant d’autres seigneurs compromis par l’hérésie. C’est nous donner un roi de plus dans notre voisinage. »

« Très saint Père, » répondit Foulques, « cette considération ne m’a point échappé, et, si j’avais pu oublier jusqu’à ce point les règles de la prévoyance, Montfort lui-même aurait pris soin de m’éclairer. Ses projets se sont décelés par l’ardeur profane qu’il a mise à usurper le duché de Narbonne, au lieu d’attendre qu’il lui fût déféré par la voix souveraine de l’Église.

« Simon est laïque et prince ; il sera donc, s’il n’est déjà, notre ennemi ; mais puisque le malheur des temps exige encore que le St.-Siège prenne ses instrumens parmi les laïques, tout se réduit à choisir entre eux si non les meilleurs, du moins les plus supportables. Le comte Raymond est personnellement bien moins dangereux que Simon. Mais la force politique attachée à