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LE DERNIER

Le roi d’Aragon était allé rassembler ses troupes par de-là les Pyrénées ; il les repassa bientôt suivi de ses chevaliers et de ses soldats, et vint rejoindre à Toulouse Raymond déjà réuni aux comtes de Foix et de Comminges. L’amour ou plutôt la concupiscence royale avait eu quelque part à ses déterminations.

Simon intercepta une lettre où ce prince annonçait sa venue à une dame toulousaine qu’il aimait. « Dieu, » dit Simon, « ne permettra pas que l’œuvre de Dieu soit renversée pour l’amour d’une femme adultère(13). » Les princes alliés vinrent assiéger Muret sur le bord de la Garonne, à trois lieues au-dessus de Toulouse ; les croisés accoururent de toutes parts au secours de cette place, et sous ces murs fut livrée une bataille qui consomma la ruine de l’Occitanie(14).

Le roi d’Aragon se prépara au combat en consacrant aux voluptés une nuit que les chevaliers croisés passèrent en prières,