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DES TRENCAVELS.

Les soins que je prenais pour initier Adon à mes études m’étaient plus utiles qu’à lui-même. Il se livrait au travail sans plaisir et le quittait sans regret. Il montrait la même indifférence pour les jeux de son âge ; sa vie semblait devoir commencer plus tard. Il ne désirait rien, ne recherchait rien ; mais il aimait jusqu’à l’idolâtrie celle qu’il croyait sa mère, la belle Aliénor.

J’étais dans ma quinzième année, lorsque mon père fut obligé de nous quitter pour suivre à Rome le comte de Foix. Ce prince et celui de Toulouse allaient y plaider devant un concile général la cause des seigneurs et celle des peuples d’Occitanie.

Beaucoup d’évènemens s’étaient succédés pendant les six années qui précédèrent ce départ. Mon père m’en a fait souvent le récit. Je voudrais aussi les raconter, mais, ma muse s’effraie à l’aspect de tant de combats. Elle me permet seulement de les montrer de loin, et d’en rappeler le sou-