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DES TRENCAVELS.

l’Ariège, dans une autre habitation que l’art avait ornée en s’aidant des dons de la nature. Une colline ombragée de hêtres et de châtaigners l’abritait contre le souffle glacé de Borée : une source abondante naissait sous les voûtes qui supportaient l’édifice et le préservaient de l’humidité. Ces eaux limpides arrosaient les vergers et les prairies d’un enclos spacieux, et allaient ensuite serpenter à travers les jardins et les chaumières du hameau d’Arnave. Non loin de là les murs de Tarascon s’élèvent au confluent des deux Arièges, dont l’une, issue des pics voisins de l’Andorre et de la Cerdagne, a dirigé son cours vers le pays des Axois(4), où le souffre s’exhale en vapeurs à travers les eaux bouillantes des cavernes souterraines, tandis que l’autre a traversé les épaisses forêts qu’un peuple de forgerons consume jour et nuit, pour convertir en fer malléable une pierre noire et stérile(5).

Mon père était souvent absent ; il partageait les fatigues du comte de Foix, le