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LE DERNIER

de Raimbaud et d’Aliénor ; Trencavel fut appelé mon frère ; j’étais plus âgé que lui de six années ; son nom fut déguisé sous celui d’Adon.

Nous habitâmes pendant quelques étés le château de Montaillou, bâti sur l’une des cimes de cette arête pyrénéenne, qui sépare les affluens de l’Ariège de ceux de l’Aude.

Nous avions au levant et au-dessous de nous l’immense plateau du pays de Saulx, dont la superficie parsemée de villages, bigarrée de champs et de prairies, et à-demi entourée d’une immense forêt, demeure souvent supérieure aux nuages qui ombragent la plaine(2).

Au couchant s’élevait devant nous la double montagne de Tabe, où nous suivions les troupeaux sur les pâturages voisins des neiges, jusques aux bords de ces étangs à-demi glacés, du sein desquels naissent les orages, et d’où s’élancent le tonnerre et la grêle(3).

L’hiver nous ramenait aux rives de