Page:Le dernier des Trencavels 1 Reboul Henri.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
LE DERNIER

Une forêt voisine de sapins et de hêtres fut coupée par les ordres de Guy de Lévis, qui fit employer les troncs et les fortes branches à construire des échaffaudages et des machines. Ce nouvel édifice s’éleva bientôt à la hauteur du rocher. Les assiégés étaient déjà pressés par la faim, et voulurent tenter de s’ouvrir une issue à travers le camp des croisés, en les tenant occupés ailleurs. Ils rassemblèrent tout ce qu’ils purent trouver de matières combustibles dans le château ; huiles, graisses, étoupes ; et, ouvrant leurs portes au milieu de la nuit, ils allèrent jeter ces matières embrasées sur les machines construites aux dépens de leurs forêts. Pendant que les soldats accouraient de toutes parts pour éteindre l’incendie, les malheureux affamés se mirent à descendre le couloir étroit qui était leur unique issue. Comme on n’y pouvait passer que l’un après l’autre, plusieurs, voulant trop se hâter, se précipitèrent et se brisèrent au bas du rocher.

Leur fuite ne fut pas plutôt aperçue,