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LE DERNIER

Vital le retint et dit à ses confrères : « Que faisons-nous ici ? Et pourquoi nous soumettre à entendre de nouveaux blasphêmes ? Comment sommes-nous descendus à ce degré d’humiliation, qu’il nous faille supporter le poids de tant d’hérésies injurieuses ? Par quelle fatalité, des chevaliers, des bourgeois, de simples laïques, se trouvent-ils institués juges en matière de foi ? Que deviendront désormais les conciles, et sur qui s’exercera la juridiction du St.-Père ? « Mes frères, » ajouta-t-il, « vos discours, vos raisonnemens, sont maintenant hors de saison ; laissez à Dieu le moyen de se faire entendre à ces sourds volontaires. Ils refusent de reconnaître la voix du pasteur ; qu’ils éprouvent le châtiment du maître. Une armée de véritables chrétiens a endossé la croix pour punir les impies ; Dieu l’a suscitée pour venger sa cause. Il a déposé dans la main de ces Machabées son glaive et ses argumens. C’est à eux que les sectaires auront à répondre. Les victoires de Béziers et de