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DES TRENCAVELS.

main laïque ne pouvait y toucher sans être frappée de mort(5).

Le comte de Foix ordonna à l’abbé de rassembler aussitôt ses religieux dans l’église, et d’en ouvrir les portes au peuple. Lui-même s’y rendit avec Raimbaud ; ses hommes d’armes entrèrent dans la nef avec la foule.

Le comte se prosterna sur les marches de l’autel et parut pendant quelque temps absorbé dans une fervente prière ; puis s’étant relevé : « mes frères, » dit-il, en s’adressant aux religieux, « et vous, sujets chrétiens et fidèles, je viens de prier le Seigneur et le saint patron de cette église de m’accorder la liberté d’un enfant et d’autres captifs qui sont détenus injustement dans la prison de l’abbaye. Une voix intérieure s’est fait entendre à moi, et m’a prescrit de prendre moi-même la clef qui est déposée sur la châsse du saint. J’obéis à cette voix, et ne crains point la punition à la quelle nul ne pourrait échapper ; s’il n’était protégé par la volonté