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LE DERNIER

turpitudes cachées, autant que vos vices publics, et ne plus donner au monde le spectacle des fraudes dont vous remplissez tous les momens de votre existence(4) ! » Vital lui répondit avec un sourire amer : « Si je ne me trompe, princesse, le déplaisir que vous a fait éprouver cette aventure se trouve bien compensé ; car ce doit être une grande jouissance pour une âme hérétique de voir un religieux pris en flagrant délit, et un prélat meurtri de coups par des mains profanes ! »

Cependant Raimbaud était entré dans la chambre où il avait placé l’enfant auprès d’Anaïs, et, ne le trouvant point, il revint avec sollicitude s’informer de ce qu’il était devenu. — « L’enfant, » dit l’abbé, « l’enfant de la fornication, la mère impudique, le père sacrilège, tout est en sûreté. Mes prisonniers et leur escorte doivent être en ce moment arrivés dans l’enceinte du monastère. Il n’appartient qu’à Dieu de décider de leur sort ». — « Homme injuste, » dit Raimbaud, « l’enfant que tu