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mencent la vie ; je leur dirais de chercher dans l’amour maternel cet esprit de corps qui manque trop souvent aux femmes ; je leur dirais de se regarder non plus en elles-mêmes ou dans les autres femmes, mais dans leurs filles ; dans leurs filles qui récolteront les vertus semées dans la génération qui va grandir !

Et, quelles que soient, et leurs croyances intimes, et leurs opinions politiques, si elles en ont ; et leurs espérances dans l’avenir vers lequel nous marchons ; je leur dirai, qu’elles auront bien mérité de cet avenir en apprenant à leurs enfans cette règle de conduite majestueuse dans sa simplicité, qu’un de nos grands poètes a su si bien placer comme un diamant brillant et pur dans l’une de ses plus belles couronnes ; fais ce que tu dis, et dis ce que tu fais.

Une dame anonyme.
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DES FEMMES AUTEURS.


Il est certains mots de notre langue auxquels l’usage donne une toute autre acception que celle qui semblerait leur être propre si l’on consultait leur étymologie véritable ; par exemple, lorsque, dans le monde vous entendez donner à telle ou telle personne l’épithète de dévote, votre imagination vous peint, non point la femme qui s’énivrant d’amour céleste puise à la source du christianisme les préceptes de la charité chrétienne, et remplit son ame des beautés de la morale évangélique, mais la fausse dévote, celle qui revêtant un masque d’hypocrisie, veut le faire servir de voile à ses vices ; ou bien celle qui se couvre du manteau de la religion pour distiller avec plus de sécurité le fiel qui