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mentez jamais de peur qu’il ne devienne menteur et ne souille ses lèvres.

Mais, dira-t-on, voilà bien des conseils, le difficile c’est de les mettre en pratique ?

Patience, qui veut la fin, veut les moyens.

En Angleterre, lorsqu’un délit politique frappe un citoyen dans sa liberté la nation, qui ne peut empêcher l’action de la loi, le venge en ouvrant à son profit une souscription qui, d’ordinaire, ne dépasse pas la modique somme d’un sou, mais qui, par le nombre de signatures dont elle est couverte, produit toujours beaucoup. Pourquoi donc en France ne ferions-nous pas, dans un autre but, comme les Anglais ? Pourquoi craindrions-nous d’imiter ceux qui nous ont si souvent imités ? Lyon est une ville immense, elle compte dans son sein plus de 170,000 habitans, il lui est donné de faire de grandes choses et elle le pourra quand elle le voudra. Supposons que sur 170,000 habitans, 100,000 seulement souscrivent la somme de quatre sols pour la fondation d’écoles gratuites, n’est-il pas vrai qu’on aura de suite un capital de 10,000 francs ? n’est-il pas vrai que si la ville ou les hospices veulent prêter quelques-unes des salles qu’ils ont de libres au centre de notre cité il n’y aura plus à s’occuper des frais de loyer ? Cette somme de 10,000 francs, dès-lors répartie entre quatre écoles (deux pour les garçons, deux pour les filles) laissera à chacune d’elles 2,500 francs. N’est-il pas vrai encore que les enfans envoyés dans ces écoles pourront être employés à de petits travaux dont on fera tourner le produit à leur profit afin de les encourager et de leur rendre leur tâche plus douce ? Par ce moyen aucun temps ne sera perdu, les travaux seront variés et l’éducation générale deviendra, par le