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au pilori, sur l’échafaud, les torts de leur éducation !…

Vis-à-vis de tels faits, tous les jours répétés, quelle ame ne serait émue, quelle voix ne s’élèverait pour crier : assez de lieux de débauche, de pilori, d’échafaud, grâce et pitié pour le malheureux que la loi frappe, que la mort ne corrige pas, que l’avenir peut rendre sage ! Pitié pour l’homme flétri vers qui jamais peut-être une main protectrice ne se tendit, à qui une parole douce et religieuse ne fut pas prononcée !! Pour nous, remontant à la source du mal, nous avons gémi de ses désordres, et reconnu qu’en général il doit sa cause au peu de soin donné à l’éducation de la classe pauvre. Si nous admettons que la vie est une succession de passions, nous sentons aussi que pour détruire les mauvais penchans il faut les prendre en germe et les annihiler en leur substituant une louable émulation. L’homme n’arrive pas au crime sans avoir parcouru l’échelle des vices qui y conduisent ; si, dès son enfance, on l’eût repris avec prudence et bonté ; si au lieu de le voir froidement marcher à sa perte on lui eut fait connaître le prix de la vertu, si on n’eût pas jeté anathême sur lui, cet homme, nous devons le croire, eut racheté sa faute ; à se sentir estimé il eut voulu se montrer estimable, la société y eut gagné un homme, l’état un citoyen !! Si donc, nous qui voyons toutes ces choses nous désirons les changer, pourquoi d’autres femmes ne le voudraient-elles pas aussi ? Pourquoi dans notre grande et populeuse cité n’y aurait-il pas combinaison d’efforts pour arriver à réaliser immédiatement quelque chose dans l’intérêt des masses ?

L’éducation, source d’où découlent les biens et les maux, l’éducation bien entendue, sagement combinée, doit produire sur la génération en herbe les plus grands