Page:Le conseiller des femmes, 7 - 1833.pdf/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
111

De badin, je fais badine ; de mondain, je fais mondaine, etc. De tous ces mots l’orthographe n’est facilement indiquée, je vois, même en écrivant très-vîte , que si je mets mondain par in, badin par ain, j’aurai au féminin mondine et badaine.

Maintenant passons, croyez-moi, à la classification des mots.

EMMA.

Je le voudrais, mais au temps que nous avons employé, à celui qui nous reste, je vois que nous ne le pourrions aujourd’hui ; si vous voulez ce sera le sujet de notre premier entretien ; mais d’abord attendez-vous à entrer dès ce jour dans une voie nouvelle ; car par un raisonnement tout rationnel, je prétends réduire à six les parties du discours, et dans ce nombre vous n’aurez nullement à vous inquiéter des pronoms que vous retrouverez tantôt sous la forme du nom, tantôt sous celle de l’adjectif. Le pronom, disent les grammairiens, est un mot qui tient la place du nom ; mais, messieurs, si le pronom tient la place du nom, pourquoi ne pas l’appeler nom ? Par exemple, quand je dis : je marche. Je ou moi, ou Emma, n’est-ce pas la même chose ? Logiquement parlant, oui ; et dès-lors vos distinctions de possessif, relatif, absolu, etc. ne sont que des inutilités dont au 19e siècle notre langage doit être affranchi.

(La suite à un prochain numéro.)
La Directrice,
Eugénie Niboyet.


Séparateur


Nous croyons devoir informer nos lectrices que les quatre premières livraisons de Lyon, vu de Fourvières,