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voyons manquer trop souvent chez l’homme.

L’instruction est du domaine de l’intelligence, l’éducation est du domaine de l’âme ; l’organisation de l’homme le rend propre au savoir ; l’organisation de la femme la rend propre au développement du sens moral, c’est-à-dire de cet instinct si sûr qui fait distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste, à la femme la plus ignorante.

Dans un prochain article je dirai de quelle importance il serait, pour la société, que l’instruction fût donnée aux jeunes filles par des femmes. Nous aussi nous demandons notre part de liberté ; mais par ce mot de liberté nous n’entendons point celle de commettre impunément les méfaits permis, d’un bout du globe à l’autre, aux rois de la nature.

Mlle S. Ulliac Dudrezène.
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La vieille Madeleine[1]
3e partie.

Quatre ans se passèrent encore de la sorte : Louis était grand et fort pour son âge ; il commençait à gagner chez le charpentier, assez pour défrayer du moins de sa dépense personnelle, et ce soulagement venait à propos ; car Madeleine, doublement vieillie par la fatigue du travail forcé qu’elle s’était imposé, et par les an-

  1. Nous regrettons de n’avoir pu insérer en deux numéros la nouvelle de Mad. Harelle ; l’intérêt qu’elle inspire nous eût fait un devoir de la donner en deux fois si le cadre de notre journal ne s’y fût opposé.