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SALON LYONNAIS.
(3e article.)

M. DIDAY.

Les tableaux de M. Diday ont fait une sensation peu commune à notre exposition : on les portait aux nues ; on les louait à outrance ; pas le moindre défaut ; on ne pouvait se permettre la plus légère observation sans s’exposer à la réprobation des sectaires de l’école genevoise, dont le premier dogme était l’admiration pleine et entière pour M. Diday. — Pour les uns il n’était pas de Lyon, c’était suffisant, ils admiraient ; pour les autres l’enthousiasme ne laissait point de place à la réflexion. — Cependant lorsque cette première impression fut un peu calmée, on se hasarda à dire qu’il se pourrait bien que M. Diday eut beaucoup sacrifié à l’effet ; que ses compositions manquassent de pittoresque, et ces reproches s’adressaient spécialement à son chalet. — Qu’un pauvre jeune homme qui ne connaît de la Suisse que les jolies vignettes dont les Anglais remplissent leurs albums, fasse des chalets polis au blaireau, dont pas un brin d’herbe ou de mousse ; pas un éclat de bois, pas une pierre ne viennent déranger la simétrique architecture, nous le lui pardonnons ; mais M. Diday, habitant la terre classique des chalets, nous faire une jolie chaumière à la règle et au compas, comme ces maisons-joujoux dont tous les compartimens numérotés se joignent et se rapportent, c’est presque un crime ! — Le mal de ce malheureux chalet est d’autant plus désespérant, que les derniers plans de ce tableau sont délicieux ; l’air humide qui passe sur